Depuis des millénaires, les tortues de mer reviennent pondre chaque été sur les côtes du Liban-sud, à l’endroit où elles sont nées. Au terme du temps d’incubation, les petites tortues quittent leur nid et se précipitent droit vers la mer, en pleine nuit.
L’incroyable rencontre de Mona Khalil avec une tortue de mer, une nuit de 1999, a débouché sur le projet de sauvegarde des tortues à Mansouri et Qoleileh, la seule initiative de ce genre au Liban.

Mona, qui vivait alors aux Pays-Bas, était en vacances dans sa famille. Par une nuit sans lune, face à la mer, elle a senti des pelletées de sable dans son dos. Derrière elle, une tortue verte était train de pondre. Quand elle a appris que ces tortues étaient en voie de disparition au Liban, elle a pris la décision de rentrer au pays pour les sauver.

Imaginez une histoire vieille de 100 millions d’années, celle d’un animal qui a réussi là où les tout-puissants dinosaures ont échoué : survivre en dépit des changements climatiques. De nos jours, la plus grande menace que les tortues affrontent n’est pas d’ordre climatique, c’est l’homme qui est leur principal ennemi.
Au Liban, Mona se bat pour les sauver et les protéger.
La tortue caouanne (Caretta caretta) et la la tortue verte (Chelonia mydas) sont deux espèces en danger qui pondent sur les côtes libanaises. Après avoir éclos et entamé leur périple solitaire dans la mer, les tortues femelles reviennent toujours toujours pondre là où elles sont nées, 25 ans plus tôt. La dégradation du site d’origine modifie radicalement leur comportement et le taux de natalité, ce qui a des répercussions sur tout l’écosystème marin .

En 2006, on comptait 80 nids et 30 seulement en 2013. Cette zone publique a besoin de protection, d’autant que des investisseurs locaux veulent la transformer, comme ailleurs, en domaine privé à des fins commerciales. Il faut préserver la plage de Mansouri et sauver le dernier sanctuaire des tortues au Liban sud.

Il est important de savoir qu’en protégeant ces tortues, nous n’essayons pas seulement de sauvegarder nos ressources naturelles, ni ce qui nous appartient, mais ce qui représente une richesse planétaire. Ces côtes ne sont pas les nôtres : elles sont le foyer d’espèces qui ont précédé les êtres humains.
Photos de la page Facebook du projet “Orange House »